Informations pratiques sur les Mulsumans en Birmanie
Le Myanmar est un joyau inconnu de l'Asie du Sud-Est. Un pays des merveilles culturelles, un énorme mélange de groupes ethniques, une histoire riche et une nature magnifique en font certainement l'un des meilleurs destinations en Asie.
En terme de vie spirituelle, comme la religion occupe une position essentielle et importante, il est nécessaire d'apprendre les informations de base sur les religions lors du voyage à ce pays spirituel. En particulier, à côté de la religion principale, le bouddhisme Theravada, la religion minoritaire d'Islam devrait également être prise en compte.
Vous trouverez ci-dessous des informations pratiques sur les Musulmans, la violence religieuse contre les Musulmans en Birmanie ainsi que quelques conseils pour un voyage sécurisé à ce pays religieuse en Asie du Sud-est.
1. Présentation générale des Musulmans en Birmanie
Les musulmans sont des gens qui suivent ou pratiquent l'islam, une religion monothéiste abrahamique. Les musulmans considèrent que le Coran, leur livre saint, est la parole in extenso de Dieu révélée au prophète et messager islamique Muhammad. La majorité des musulmans suivent également les enseignements et les pratiques de Muhammad (sunna) tels qu'ils sont enregistrés dans les récits traditionnels (hadith). "Musulman" est un mot arabe qui signifie "soumis" (à Dieu).
En 2015, 1,8 milliard, soit environ 24,1% de la population mondiale étaient musulmans. Parmi ceux-ci, 91% au Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), 81% en Asie centrale, 65% dans le Caucase, 40% en Asie du Sud-Est, 31% en Asie du Sud, 30% en Afrique subsaharienne, 25% en Asie-Océanie, environ 6% en Europe, et 1% dans les Amériques.
En Birmanie, la religion occupe une position essentielle et importante dans la vie. En plus de la religion principale, le bouddhisme Theravada (87,9% de la population), il existe également d'autres minorités religieuses dont l'Islam représente 4,3% de la population. Dans ce pays en Asie du Sud-est, l'islam connaît une longue histoire, la religion a existé depuis au moins le IXe siècle, peut-être même dès le VIe siècle dans certaines régions du pays.
Les musulmans sont généralement issues de groupes ethniques minoritaires. En fait, l'islam est largement pratiqué parmi les Indiens de souche, les Kaman et Rohingya ainsi que certains Bamar. La plupart des musulmans se concentrent dans l'État de Rakhine, où les musulmans rohingyas forment la majorité dans certaines régions du nord.
2. Violence contre les Musulmans en Birmanie
2.1. Vue générale sur les conflits religieux contre les Musulmans
Suite à l'éclatement d'affrontements meurtriers dans l'État de Rakhine en 2012, la violence anti-musulmane s'est propagée à d'autres parties de la Birmanie. La profondeur du sentiment anti-musulman dans le pays et la réponse inadéquate des forces de sécurité signifient que de nouveaux affrontements sont probables. À moins qu’il n’y ait une réponse efficace du gouvernement et un changement des attitudes de la société, la violence pourrait se propager, affectant la transition de la Birmanie ainsi que sa position dans la région et au-delà.
La violence s'est produite dans le contexte de la montée du nationalisme birman-bouddhiste et de l'influence croissante du mouvement "969" dirigé par des moines qui prêche l'intolérance et appelle au boycott des entreprises musulmanes.
La violence anti-indienne et anti-musulmane n'a rien de nouveau à la Birmanie. Il est enraciné dans l’histoire coloniale et la démographie du pays et la montée du nationalisme birman. Des violences meurtrières ont éclaté régulièrement dans différentes parties du pays au cours des dernières décennies. Mais la levée des contrôles autoritaires et la plus grande disponibilité des communications modernes signifient qu'il y a un risque beaucoup plus grand de propagation de la violence.
Parmi les populations les plus discriminées à la Birmanie se trouve la communauté musulmane du nord de l'État de Rakhine, les Rohingyas. La plupart se voient refuser la citoyenneté et font face à de sévères restrictions à la liberté de circulation ainsi qu'à de nombreuses politiques abusives. En juin et octobre 2012, des affrontements entre bouddhistes et musulmans dans l'État de Rakhine ont fait près de 200 morts et environ 140 000 déplacés, la grande majorité d'entre eux musulmans.
Début 2013, la violence s'est propagée au centre de la Birmanie. Le pire incident s'est produit dans la ville de Meiktila, où un différend dans un magasin a conduit à des violences anti musulmanes. Le meurtre brutal d'un moine bouddhiste a fortement aggravé la situation, avec deux jours d'émeutes par une foule de 1 000 personnes entraînant la destruction généralisée de quartiers musulmans et faisant au moins 44 morts, dont vingt étudiants et plusieurs enseignants massacrés dans une école islamique.
La réaction de la police a fait l'objet de vives critiques nationales et internationales. Dans l'État de Rakhine, la police, dont la plupart sont des bouddhistes Rakhine, n'aurait apparemment pas la capacité de mettre un terme aux attaques, et des allégations font état de complicité de certains dans les violences. À Meiktila, la police était apparemment incapable de contrôler la foule en colère qui se rassemblait devant le magasin, en particulier lorsque les affrontements se sont rapidement intensifiés.
La violence a des implications régionales. Il y a eu une forte augmentation du nombre de musulmans faisant le trajet périlleux en bateau de l'État de Rakhine vers d'autres pays de la région, ce qui a suscité des critiques publiques de certains de ces pays. Les tensions intercommunautaires ont également débordé les frontières de la Birmanie, avec les assassinats de bouddhistes de la Birmanie en Malaisie et les violences qui y sont liées dans d’autres pays.
Le gouvernement de la Birmanie comprend les enjeux. La réponse de la police s'est quelque peu améliorée, avec des interventions plus rapides et plus efficaces permettant de maîtriser plus rapidement les incidents. Et après un certain retard, les auteurs de ces crimes sont poursuivis et emprisonnés, bien que certains craignent que les bouddhistes semblent parfois être traités avec plus de clémence.
Mais il reste encore beaucoup à faire. Au-delà de l'amélioration de la formation et de l'équipement anti-émeute pour la police, une réforme plus large du service de police est nécessaire pour qu'il soit plus efficace et plus fiable, en particulier au niveau communautaire, y compris des officiers des minorités ethniques et religieuses. En même temps, le gouvernement et la société dans son ensemble doivent également faire davantage pour lutter contre la rhétorique extrémiste, en public, dans les médias et en ligne.
2.2. Qui sont les Rohingyas ?
Les Rohingya sont une minorité ethnique musulmane qui pratique une variation de l'islam sunnite aux influences soufies. On estime à 3,5 millions de Rohingyas dispersés dans le monde. Actuellement, il y a environ 1,1 million de Rohingyas vivant en Birmanie. En fait, la majorité des Rohingyas à ce pays d'Asie du Sud-est résident dans l'État côtier occidental de Rakhine, où ils représentent près d'un tiers de la population.
Les Rohingyas parlent le rohingya ou le ruaingga, un dialecte distinct des autres parlés dans tout le pays. Ils ne sont pas considérés comme l'un des 135 groupes ethniques officiels du pays et se sont vu refuser la citoyenneté en Birmanie depuis 1982, ce qui les a rendus apatrides. En effet, les Rohingyas sont considérés comme des immigrants illégaux du Bangladesh, même si beaucoup de Rohingyas vivaient dans l'État de Rakhine il y a plusieurs siècles, à travers de nombreuses générations.
Presque tous les Rohingyas de la Birmanie ne sont pas autorisés à partir sans l'autorisation du gouvernement. L'État de Rakhine est également l'un des États les plus pauvres du pays, avec des camps de type ghetto et un manque de services et d'opportunités de base. En raison de la violence et de la persécution en cours, des centaines de milliers de Rohingyas ont fui vers les pays voisins par voie terrestre ou par bateau au cours de nombreuses décennies.
2.3. Quel est le statut juridique des Rohingyas ?
Peu de temps après l'indépendance de la Birmanie vis-à-vis des Britanniques en 1948, la Loi sur la Citoyenneté de l'Union a été adoptée, définissant quelles ethnies pouvaient acquérir la nationalité. Suite à cette loi, les Rohingyas n'étaient pas inclus. La loi a cependant permis à ceux dont les familles vivaient à la Birmanie depuis au moins deux générations de demander une carte d'identité. Les Rohingya ont initialement reçu une telle identification ou même citoyenneté en vertu de la disposition générationnelle. Pendant ce temps, plusieurs Rohingyas ont également travaillé au Parlement.
Après le coup d'État militaire de 1962 à la Birmanie, les choses ont radicalement changé pour les Rohingyas. Tous les citoyens devaient obtenir une carte d'enregistrement nationale. Les Rohingyas, cependant, n'ont reçu que des cartes d'identité étrangères, ce qui a limité les emplois et les possibilités d'éducation qu'ils pouvaient poursuivre.
En 1982, une nouvelle loi sur la citoyenneté a été adoptée, rendant les Rohingyas apatrides. En vertu de la loi, les Rohingyas n'étaient à nouveau pas reconnus comme l'un des 135 groupes ethniques du pays. La loi établit trois niveaux de citoyenneté. Afin d'obtenir le niveau le plus élémentaire (citoyenneté naturalisée), une preuve que la famille de la personne vivait au Myanmar avant 1948 était nécessaire, ainsi que la maîtrise d'une des langues nationales. Beaucoup de Rohingyas manquent de ces papiers parce qu'ils n'étaient pas disponibles ou leur ont été refusés.
En vertu de la loi, leurs droits d'étudier, de travailler, de voyager, de se marier, de pratiquer leur religion et d'accéder aux services de santé ont été et continuent d'être limités. Les Rohingyas ne peuvent pas voter, et des limites leur sont imposées pour accéder à certaines professions telles que la médecine ou le droit ou se porter candidat.
Ces dernières années, le gouvernement a forcé les Rohingyas à commencer à porter des cartes de vérification nationales qui les identifient effectivement comme des étrangers et ne leur accordent pas la citoyenneté. Les responsables de la Birmanie ont déclaré que les cartes sont une première étape vers la citoyenneté, mais les critiques soutiennent qu’elles nient l'identité des Rohingyas et pourraient aider le gouvernement à réprimer davantage leurs droits.
2.4. La persécution des musulmans Rohingyas en Birmanie
Depuis les années 1970, un certain nombre de répressions contre les Rohingyas dans l'État de Rakhine ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir vers le Bangladesh voisin, ainsi que la Malaisie, la Thaïlande et d'autres pays d'Asie du Sud-Est. Au cours de ces répressions, les réfugiés ont souvent signalé des viols, des tortures, des incendies criminels et des meurtres par les forces de sécurité de la Birmanie.
Au fil des ans, des attaques sporadiques ont été perpétrées par des militants Rohingyas contre des policiers et des moines bouddhistes. Alors que les tensions montaient en flèche, en août 2017, un groupe militant connu sous le nom d'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) a attaqué les forces gouvernementales (des postes de police et de l'armée).
Le gouvernement a déclaré l'ARSA une organisation terroriste et l'armée a lancé une campagne brutale qui a détruit des centaines de villages rohingyas. Au moins 6700 Rohingyas ont été tués au cours du premier mois d'attaques, entre le 25 août et le 24 septembre 2017, selon l'association médicale internationale Médecins Sans Frontières.
Avant août 2017, plus de 307 000 Rohingyas avaient fui vers des installations temporaires ou des camps de réfugiés mal équipés le long de la frontière. Depuis lors, en janvier 2018, 655 000 Rohingyas supplémentaires sont devenus des réfugiés, selon le HCR, ce qui porte le total à près d'un million.
Les attaques du gouvernement ont été décrites comme un nettoyage ethnique et même un génocide, et elles sont absolument choquantes par leur brutalité. Loin de viser les insurgés, les milices ont massacré des femmes, des enfants et des bébés et rasé des villages reculés et des centres urbains. Human Rights Watch a signalé qu'au moins 288 villages ont été détruits par le feu, et plusieurs milliers de personnes ont été tués. Les agences d'aide internationales ont été empêchées de fournir des fournitures essentielles à de nombreuses communautés dans les zones de conflit, le gouvernement de la Birmanie les a accusées de soutenir des terroristes.
3. La Birmanie est-elle sûre à visiter ? Conseil pour un voyage sécurisé en Birmanie
Voyager dans presque toutes les régions de la Birmanie est sûr. En fait, en 2017 la Birmanie a accueilli 3,44 millions de visiteurs et le nombre n'a cessé d'augmenter. Ce pays d'Asie du Sud-est n'est cependant pas un pays modèle. La pauvreté et la corruption sont omniprésentes, les militaires gouvernent toujours pratiquement le pays et les conflits armés interethniques continuent.
La grande majorité du Myanmar est sécuritaire à visiter (Yangon, Bagan, Mandalay et le lac Inle), mais certaines parties du pays ne le sont pas. Les parties septentrionales de l'État Shan, l'État de Kachin, le sud de Chin et l'État de Rakhine (où vivent les musulmans Rohingya) sont parfois interdites à visiter. Certaines villes de ces zones, comme Hsi Paw à Shan, sont autorisées à voyager, mais dans l'ensemble, les zones qui les entourent ne sont généralement pas sûres.
En outre, les zones frontalières entre la Birmanie et la Chine, la Thaïlande ou le Laos ne sont pas recommandées. Par exemple, les États Karin et Mon à la frontière thaïlandaise doivent être approchés avec prudence.
Conseils religieux pratiques lors d'un voyage en Birmanie :
- Restez à l'écart de tout type de manifestation.
- Soyez prudent lorsque vous discutez de politique avec un local. Vous pourriez penser que vous connaissez la situation des Rohingyas, par exemple, mais un local pourrait voir les choses autrement.
- La Birmanie est un pays très conservateur et profondément religieux. Les hommes et les femmes devraient éviter de porter des shorts, les pantalons trois-quarts ou longs sont les meilleurs. Les épaules et les bras doivent également rester couverts.
- Si vous avez un tatouage avec une image de Bouddha, couvrez-le.
- Toutes les photographies doivent être effectuées avec sensibilité et prudence. Les Birmans peuvent ne pas s'opposer à être photographiés, mais cela ne signifie pas qu'ils sont à l'aise avec cela. Ne photographiez pas les gens qui travaillent ou se baignent, et demandez toujours la permission.
- Lors du trek, faites de la randonnée avec un véritable guide local de la région, pas seulement un birman. Ils sauront où ne pas aller et seront également informés de la situation locale.
Cordialement votre, à très bientôt !
GALATOURIST existe depuis 2005 (date de sa création)