La pratique et l'art de la laque au Vietnam
1. La laque, qu'est-ce que c'est ?
2. Origine
Les fouilles archéologiques, depuis les années 1960, ont révélé dans des cercueils en forme de barque appartenant aux tombeaux anciens, des objets en bois ou en cuir laqués, et même des outils pour le travail de la laque. Elles prouvent la naissance de cette production artisanale primitive dès le IVe siècle av. JC, dans le delta du fleuve Rouge (Mékong) et ses environs. Les objets, peu nombreux et peu variés, étaient surtout enfouis avec les défunts, pour les honorer avec des beaux objets. Pendant la longue période de domination chinoise (en particulier du 1er siècle au Xe siècle), il n’y a pas encore de document sur la fabrication de la laque vietnamienne.
Statue de Bouddha laquée
3. Expension de l'art
C’est entre les XVIIe siècles et XIXe siècles que la laque vietnamienne connaît un plein essor, surtout au service de la religion (décoration asiatique, architecture, statues, palanquins, panneaux latéraux et verticaux, objets d’art et impériaux). Elle contribuait également à la momification des moines bouddhiques : la pagode Dau (district de Thuong Tinh, Ha Tay), recèle deux momies de bonze en position assise de méditation dhyaniste, laquées rouge et or (XVIIe – XVIIIe siècles). Les Vietnamiens ont beaucoup appris, sur l’art de la laque, auprès des artistes Chinois à au milieu du XVe siècle. Au XVIIIe siècle, les gens du district de Nam Ngu à Hanoi, se spécialisaient dans cet art. Au début, les artisans n'utilisaient que quatre couleurs : noir, rouge, jaune et brun. Des techniques japonaises ont été intégrées au début du XXe siècle pour étendre le champ de la production.
Tableau de peinture laqué
4. L'art de la laque aujourd'hui
Dans la première moitié du XXe siècle, les bibelots et autres objets décoratifs laqués au service de la vie profane (boites, vases, paravents…) se sont multipliés dans les centres urbains. Aujourd’hui ces produits et objets artisanaux (mais ils ne sont pas tous fabriqués dans la pure tradition) font partie, aux côtés des tissages, soieries, ao dai, nattes issues de la vannerie, etc. des objets les plus ramenés par les voyageurs au Vietnam. Des traditionnels tableaux et fresques, la gamme de productions s’est étendue aux vases, étuis à bijoux, échiquiers et paravents…
Boutique de divers objets laqués
5. Fabrication
La laque s’applique lentement et minutieusement, par minces couches superposées. La laque est à la base un latex, blanc crémeux à l'état brut, devient "son then" noir ou "canh dan" marron, après avoir baigné dans de la résine une quarantaine d'heures, dans un récipient en fer. L'objet à laquer d'abord un fixateur, puis dix couches de laque au minimum. Il faut laisser sécher chaque couche une semaine, puis la poncer, d'abord avec une pierre ponce, puis avec un os de seiche, avant d'appliquer la couche suivante. Une laque spécialement raffinée est utilisée pour la onzième et dernière couche, que l'on polit avec une fine poussière de charbon et de la chaux avant de passer à la décoration. Les motifs peuvent être gravés en léger relief, peints ou incrustés de nacre, de coquille d'oeuf, d'argent ou même d'or.
Artisan Laquier
Cordialement votre, à très bientôt !
GALATOURIST existe depuis 2005 (date de sa création)